La Consultation nationale... une bouée de sauvetage de la Tunisie?
Midi Show a traité, ce vendredi 4 mars, le déroulement de la Consultation nationale, ses résultats et comment ils seront-exploités dans la réforme politique, sociale et économique.
Nabil Hajji, dirigeant au Courant démocrate, a assuré, lors de son passage dans l'émission, que la Consultation nationale n'est qu'une "pièce de théâtre" du président de la République, pour faire passer un projet qui inclut des réformes politiques.
Il a déclaré que les questions incluses dans la consultation sont très vagues et fictives. "Saïed prétend qu'il est en train de consulter tout le monde, mais il a exclu les spécialistes et les politiciens et il va se contenter des réponses de 250 mille Tunisiens pour déterminer le sort du pays" a-t-il dit.
Hajji a reconnu la nécessité de procéder à des réformes, "mais la Constitution ne peut pas être amendée par une consultation électronique".
Il a, également, précisé que si le processus, annoncé par le chef de l'Etat, est maintenu, les élections de décembre ne seront ni normales, ni transparentes.
Dans le même sens, Nabil Hajji a déclaré qu'il ne pouvait pas accepter ce processus flou, dont personne ne connaît l'issue, énonçant la possibilité que Kaïs Saïed élabore une loi d'isolement politique pour empêcher tous les politiciens de participer aux prochaines élections.
A la fin de son intervention, il a souligné que "la concertation n'a pas réussi et que le chef de l'Etat ne peut pas diriger seul le pays et le réformer. Il doit plutôt impliquer tout le monde".
Pour sa part, Abderrahmen Ben Chaâbane, activiste politique et partisan du processus du 25 juillet, a déclaré que le Tunisien n'a pas bénéficié du dialogue national mené par les quatre organisations nationales en 2013. "Elles ont contribué à la prévention des tiraillements internes qui étaient imminents", a-t-il expliqué.
Il a précisé que la Consultation nationale, lancée par le président de la République, visait directement les citoyens et que malgré la faible participation, les Tunisiens répondront en masse, dans les prochains jours.
"Les participants apprennent encore lentement le processus et ils ont des doutes sur chaque initiative lancée par les autorités. C'est pour cette raison que la participation à la consultation a été faible".
La même position a été soutenue par Abderrazek Aouidet, dirigeant du Mouvement du peuple, qui a déclaré que le dialogue est important mais reste insuffisant. "Nous devons nous souvenir du dialogue que Ben Ali a lancé en 2009, un dialogue avec la jeunesse, qui, plus tard, a renversé le régime de 1987", a-t-il déclaré.
Il a appelé Kaïs Saïed à organiser un dialogue national basé sur les orientations du processus du 25 juillet, "sinon, la concertation ne changera pas la réalité des Tunisiens".
Abderrazek Aouidet a assuré que le Mouvement du peuple est d'accord avec le président de la République concernant le 25 juillet car il fallait arrêter l'hémorragie mais que le processus a des attentes, comme amender le système politique, la loi électorale et la Constitution, à travers un groupe de discussions avec les partisans, pour passer au référendum et au vote.
Il a, également, appelé le président de la République à préserver le climat démocratique et à mener un dialogue national avec la participation des partis, associations et organisations car ce sont des structures organisées.